Apt-Luberon (Pays d’)

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communauté de communes du Vaucluse, associant 25 communes (dont 1 dans les Alpes-de-Haute-Provence) et 29 100 hab. sur 63 570 ha. Apt (siège), Gargas et Saint-Saturnin-lès-Apt ont plus de 2 000 hab.

Les ocres du bassin d’Apt. Les ocres d’Apt donnent des affleurements de superbes couleurs et des formes de terrain très spectaculaires, ravinées par l’érosion et par l’exploitation des mines et carrières au 19e s. Elles correspondent à une strate géologique de l’Albien, dont les sables glauconieux, souvent à stratification entrecroisée caractéristique des dépôts torrentiels, ont été ferruginisés sous climat tropical, de façon nuancée donnant toute une gamme de coloris. Il reste des carrières à Gargas et Rustrel, et plus guère qu’une entreprise. Mais Roussillon a reçu un Conservatoire des ocres et pigments naturels.

Saignon (950 Saignonnais, 1 960 ha) est un beau village perché à 50 m sous de hauts rochers à 4 km au sud-est d’Apt, au label «village de caractère du Vaucluse»; il a une église romane du 12e s., une chapelle castrale et une tour de l’horloge, de belles fontaines, un potager-conservatoire. Le finage est bordé au nord par la rive gauche du Calavon et s’arrête au sud au pied du Luberon; ancienne abbaye Saint-Eusèbe (12e s.). La population communale était descendue à moins de 400 hab. en 1962 (plus de 1 100 dans la première moitié du 19e s.) et augmente depuis, gagnant 100 hab. après 1999. Saignon enregistre 220 résidences secondaires et abrite un institut médico-éducatif.

Auribeau (74 Auribelliens, 750 ha) est un petit village à 9 km au SE d’Apt, avec un finage de plateau à l’ouest et au sud. Le relief monte au sud au Mourre Nègre (1 125 m).

Buoux (90 Buouxiens, 1 754 ha dont 1 147 de bois) est à 7 km au sud d’Apt dans un vallon affluent de l’Aigue Brun, à 530 m; nombreuses maisons du 17e s., un grand château des 16e-18e s., un ancien fort d’origine médiévale sur un site d’oppidum occupé depuis le paléolithique; petite église romane de l’ancien village perché (12e s.); sites d’escalade fréquentés. Le château est devenu, sous l’égide du Parc régional du Luberon, un centre de séjour et de découverte de la nature, ce qui lui vaut le titre de «château de l’environnement». La population était tombée à 44 hab. dans les années 1960 (260 en 1821).

Sivergues (47 Siverguois, 939 ha dont 757 de bois) est à 600 m d’altitude un minuscule village à 11 km au sud d’Apt; ruines castrales du Castellas, ancien refuge vaudois (cimetière) de familles introduites en 1501 dans un village alors abandonné. Le relief atteint 973 m au SE.

Bonnieux (1 230 Bonnieulais, 5 112 ha dont 2 408 de bois) est un ancien chef-lieu de canton, 11 km au sud-ouest d’Apt. Le village, étagé et dominé par son clocher du 12e s., est au pied du Luberon sur l’ubac, et son finage s’étend entre la crête du Luberon (614 m au Cap de Serre) et la vallée du Coulon, où se voit le vieux pont Julien, d’origine romaine et au passage de la voie Domitienne. Qualifié de «village de caractère du Vaucluse», il conserve des restes de tours et remparts, un couvent des récollets du 17e s., et de nombreuses belles maisons anciennes d’un village qui fut fréquenté par les évêques de la cour pontificale. Il propose aussi un musée de la boulangerie et un marché potier, le Jardin de la Louve; alentour, château Luc (domaine viticole), tour Philippe au sud, et carrières de pierres. Vers l’est, la commune est limitée par la profonde cluse de l’Aigue-Brun, qui tranche le Luberon en direction de Lourmarin; ruines du prieuré de Saint-Symphorien. Bonnieux cultive 473 ha de vignes participant aux aoc côtes-du-luberon et côtes-du-ventoux et dispose d’une cave coopérative traitant 40 000 hl/an dont 70% en aoc, à égalité entre les deux appellations. La commune était jadis bien plus peuplée: 2 800 hab. en 1841; elle a gagné quelques habitants de 1954 (1 300 hab.) à 1990, mais en perd depuis, diminuant de 210 hab. après 1999; elle totalise 450 résidences secondaires.

Lacoste (430 Lacostois, 1 066 ha dont 446 de bois) est à 15 km au SO d’Apt, 6 km à l’ouest de Bonnieux. C’est un autre «village de caractère du Vaucluse», connu par le grand château du marquis de Sade, en partie du 11e et à demi ruiné, propriété du couturier Pierre Cardin (1922-2020) qui en a assuré la restauration et créé un festival culturel (musique et théâtre) dans une ancienne carrière voisine. Une école d’art, fondée en 1970 par l’artiste états-unien B. Pfriem (1914-1996), a été reprise par le Savannah College of Art and Design (SCAD). Le finage étroit n’a que 41 ha de vignes et monte à 714 m sur le Luberon, mais n’atteint pas tout à fait au nord le cours du Coulon. Supérieure à 600 hab. dans les années 1860, la population communale était descendue à 250 en 1954; elle a augmenté jusqu’en 1990 et reste stable depuis.

Ménerbes (1 020 Ménerbiens, 3 027 ha dont 1 823 de bois) est à 20 km OSO d’Apt. Le village, sur un petit promontoire de confluence, est classé parmi les «plus beaux villages de France»; il conserve une citadelle, des maisons anciennes, et de nombreuses résidences de prix, réaménagées dans la foulée des grands artistes parisiens. Il propose aussi une maison de la truffe et du vin et un musée du tire-bouchon, ainsi qu’un parc aux escargots. L’ubac du Luberon y porte la forêt du massif des Cèdres, le dolmen de la Pichonne (ou mieux la Pitchouno, la petite), l’ancienne abbaye Saint-Hilaire à l’est. Ménerbes a un centre de réadaptation (CRF, 30 sal.) et cultive 450 ha de vignes. La commune avait 1 800 hab. en 1851, 830 à son minimum (1931 et 1954); sa population a augmenté jusqu’en 1982 et fluctue peu depuis.

Goult (1 130 Goultois, 2 377 ha dont 709 de bois) est à 14 km OSO d’Apt et domine la vallée du Coulon, que suit la N100 entre Apt et Avignon. Le village offre des restes de remparts, une église du 12e s. le château d’Agoult, la chapelle de Saint-Véran (11e s.), et les terrasses de culture du Conservatoire des terrasses, sur 5 ha; moulin à vent restauré de Jérusalem, dont l’Institut Géographique National fit un temps (1947-1990) un lieu d’enseignement en astronomie; chapelle mariale de Lumières au pied du relief (17e s., pèlerinages). Goult cultive 462 ha de vignes, avec une cave coopérative. Elle a eu plus de 1 600 hab. vers 1860, 900 en 1962, une légère baisse après 1990 et une perte de 180 hab. depuis 1999.

Saint-Pantaléon (190 Saint-Pantaléonnais, 78 ha) est une minuscule commune au NO de Goult. L’église du 12e s. et le rocher attenant de Saint-Pantaléon sont classés

Roussillon (1 320 Roussillonnais, 2 977 ha dont 763 de bois), 11 km ONO d’Apt, est célèbre pour ses paysages sculptés dans les ocres et fait partie des «plus beaux villages de France». Ses maisons très colorées, sa tour de l’horloge-beffroi ont attiré de nombreux artisans et artistes, qui contribuent à sa renommée. Le village héberge un Conservatoire des ocres et pigments appliqués; un gisement néolithique a été fouillé aux Martins. La commune exploite 381 ha de vignes et enregistre 260 résidences secondaires; maçonnerie Batik (30 sal.). L’habitat est assez dispersé dans les collines, avec le Hameau des Ocres à l’est du village, le hameau de Clavaillan au nord. Roussillon a eu près de 1 600 hab. en 1861, 700 seulement en 1962; sa population a augmenté ensuite jusqu’en 1982 puis s’est un peu tassée. Elle a toutefois repris 130 hab. après 1999.

Joucas (350 Joucassiens, 829 ha) est à 14 km NO d’Apt, 5 km à l’est de Gordes, au pied du Plateau de Vaucluse. Elle conserve un moulin à huile en partie troglodytique, une ancienne commanderie de templiers et cultive 158 ha de vignes.

Murs (420 Mursois, 3 127 ha dont 2 286 de bois) est à 9 km au NE de Gordes, à 500 m, et abrite un élément de la Réserve géologique du Luberon; château restauré du 15e s., musée de préhistoire dans la maison natale de Crillon «le Brave»; élément du mur de la Peste, construit en 1721 sur 25 km pour tenter d’enrayer la propagation d’une épidémie; 44 ha de vignes. Une route sinueuse mène à Venasque par le col du Puy de Griffon (627 m). La population de Murs était tombée à 210 hab. en 1954 (690 en 1856); mais elle ne change guère depuis 1990.

Lioux (300 Liouxois, 3 889 ha dont 3 211 de bois), à 15 km NO d’Apt et 13 km ENE de Gordes, n’est que l’un des habitats d’une commune assez étendue, résultant de fusions des années 1790, et montant au nord jusqu’à 890 m. Le village est dominé par un long escarpement calcaire des rochers de Lioux, dit aussi de la Madeleine. Le finage contient la forêt domaniale de Saint-Lambert, autour d’un château préventorium; château et tour ruinée de Bezaure à l’ouest (14e et 16e s.), château renaissance et forêt de Javon à l’extrême nord-est. Lioux exploite 40 ha de vignes et a 50 hab. de plus qu’en 1999.

Villars (800 Villarsois, 3 005 ha dont 1 843 de bois) est à 6 km au nord d’Apt et son finage s’étire loin vers le nord sur le plateau de Vaucluse; on y cultive 231 ha de vignes; la population remonte un peu depuis le minimum de 1950 (330 hab.), gagnant 100 hab. après 1999.

Lagarde-d’Apt (33 Lagardiens, 2 179 ha dont 1 019 de bois), nommée Lagarde jusqu’en 1953, est un petit village de quelques maisons sur le plateau, à plus de 1 000 m d’altitude, 20 km au NNE d’Apt et 9 km au sud de de Saint-Christol, limitrophe des Alpes-de-Haute-Provence. Elle avait 140 hab. en 1831 et avait reçu l’une des bases de lancement de missiles du plateau d’Albion; le relief y monte à 1 256 m au mont Saint-Pierre, point culminant du Vaucluse.

Rustrel (680 Rustreliens, 2 826 ha dont 1 891 de bois) est dans la petite vallée de la Doua, 10 km au NE d’Apt. Les reliefs au sud de la commune offrent d’intéressants paysages dans les ocres ravinées du «Colorado provençal», rehaussées de cheminées des fées; on y voit des carrières d’ocre et les ruines de la chapelle mariale des Anges (14e et 17e s.) près d’une ancienne usine de fer dont les installations sont protégées. Vers le nord, le relief monte bien plus haut sur le plateau de Vaucluse ou d’Albion, atteignant 1 062 m à la Grande Montagne. Sur ce plateau qui domine le village, l’armée avait installé un poste de commandement de tir de missiles souterrain et comportant à 500 m de profondeur une capsule blindée insonorisée de 28 m de long.

Ces installations servent à présent au Laboratoire souterrain à bas bruit du CNRS et de l’Université de Nice (LSBB), «le plus silencieux de la planète», où s’étudient les ondes sismiques et cosmiques et les composants de la nanoindustrie. La commune conserve un château du Clos du 17e s. à l’ouest du village, un moulin à huile, cultive 45 ha de vignes et offre parcours d’aventure et école de parapente au «Colorado». La Société du Canal de Provence y a créé un réservoir en vue de l’irrigation. Rustrel a eu plus de 800 hab. au milieu du 19e s., et n’en avait plus que 270 en 1962; elle a augmenté de 60 hab. après 1999.

Gignac (72 Gignacois, 815 ha dont 677 de bois) est 3 km à l’est de Rustrel à 450 m, limitrophe des Alpes-de-Haute-Provence. Elle a un château du 18e s.; de 250 hab. en 1856, sa population était tombée à 21 hab. en 1975; elle augmente un peu.

Viens (660 Viensois, 3 459 ha dont 1 664 de bois), 23 km à l’est d’Apt à 610 m, est limitrophe des Alpes-de-Haute-Provence. Son village d’allure médiévale a une porte sarrasine et une tour de l’horloge, des restes de remparts et maisons vénérables, un château renaissance rénové au 19e s., plusieurs bories. La commune fait partie de la réserve géologique du Luberon et elle est traversée par la vallée du Calavon. Viens a eu plus de 1 200 hab. avant 1850, 290 seulement en 1962, et a gagné 160 hab. (+32%) après 1999; elle a 250 résidences secondaires.

Caseneuve (500 Caseneuviens, 1 811 ha dont 813 de bois) est 10 km à l’est d’Apt, à 555 m. Elle offre un château avec réceptions à la tête d’un domaine viticole et céréalier de 500 ha, une tour isolée, le grand oratoire des Ramodes (17e s.); 43 ha de vignes, centre d’aide par le travail. La commune a eu plus de 700 hab. avant 1850, 175 seulement en 1952; elle a gagné 130 hab. depuis 1999 (+35%).

Saint-Martin-de-Castillon (730 Saint-Martiniens, 3 821 ha dont 1 551 de bois), limitrophe des Alpes-de-Haute-Provence, est à 13 km ESE d’Apt sur l’ancienne Via Domitia, à 486 m, et domine le couloir du Calavon, face au Luberon; son finage s’étend de part et d’autre du couloir et atteint 1 064 m sur la crête du Luberon au sud. La commune a un institut médico-éducatif, 81 ha de vignes, 230 résidences secondaires; chapelle restaurée des pénitents blancs (expositions). Elle a eu plus de 1 500 hab. avant 1850, 380 seulement dans les années 1960; elle a gagné 120 hab. (+20%) après 1999.

Castellet-en-Luberon (120 Castellants, 984 ha dont 678 de bois, à 510 m) et Auribeau (74 Auribelliens, 750 ha dont 521 de bois, à 600 m) sont deux minuscules villages de l’ubac du Luberon; ils s’en partagent le sommet du Mourre Nègre (1 125 m), mais ne font pas partie du Parc du Luberon, qui cependant les entoure. Castellet n’avait plus que 50 hab. en 1975 (280 vers 1830), Auribeau 16 hab. en 1962 (dix fois plus vers 1820). Castellet a obtenu d’ajouter «en-Luberon» à son nom en 2018.

Céreste (1 230 Cérestains, 3 254 ha dont 1 612 de bois) est une commune des Alpes-de-Haute-Provence sur la D4100, au nord du Luberon, mais elle a choisi d’adhérer à la CC Pays d’Apt-Luberon. Son finage est bordé à l’ouest par le Calavon. Le village conserve de belles maisons du 15e au 18e s.; prieuré de Carluc (chapelle du 13e s.) dans un vallon boisé, pont romain en dos d’âne sur l’Encrème. Céreste a eu 1 300 hab. en 1866, 560 en 1954 et croît depuis (+180 hab. après 1999). Elle compte 240 résidences secondaires (un quart des logements).